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Nikki Heat

 "Ça ressemble à de l'alcool, c'est doré comme de l'alcool mais ce n'est pas de l'alcool... et c'est pour ça que ça désaltère"

Slogan de Canada Dry dans les années 80


Série : Nikki Heat de Richard Castle
Genre : polar

Les gens du marketing c'est vraiment pas que des cons. Toujours à trouver des astuces pour nous vendre des trucs mais peut être que sur ce coup là, ils ont poussé le bouchon un peu trop loin (hein Maurice)...

Je suppose que tout le monde connait la série Castle diffusée le lundi "en prime" sur France 2. Un auteur de polar, Richard Castle, devient consultant pour la police et intègre une équipe d'inspecteurs afin de trouver de la matière pour ses prochains bouquins . Les enquêtes sont souvent un peu loufoques, les personnages et les dialogues plutôt réussis... Du bon divertissement, on en demande pas plus. Mais les petits génies du marketing en voulaient plus et se sont dit: "si on éditait pour de vrai les bouquins que le personnage fictif de Richard Castle est sensé écrire dans la série... Comme ça on gagnera plus de vrai bon argent avec de faux vrais bouquins écrits par un vrai faux auteur !"

Donc l'auteur tout d'abord, les bouquins sont signés Richard Castle et la petite bio est celle du personnage de la série. Je n'ai pas mené une enquête approfondie pour connaitre son identité réelle mais rien que l’étude de ses remerciements en fin de livre est assez révélatrice : c'est le bordel dans sa tête! L'auteur remercie sa fille et sa mère en les nommant bon pourquoi pas ce sont des personnages fictifs tout comme le nom de plume utilisé, c'est le principe même de cette supercherie marketing. Ensuite, il remercie maison d’éditions etc la apparemment ce sont des personnes réelles (beaucoup évoluant dans la constellation de la série Castle, scénaristes etc) mais il parle aussi d'une autre maison d’édition qui m'a tout l'air d’être fictive puisque c'est celle de la série (j'ai pas trouvé son site sur internet) il nomme son ex agent qui est aussi sensé son ex femme. Viennent ensuite les remerciements pour ses amis : Nathan, Stana, Seamus, Jon, Tamala, Susan, Molly... c'est étrange parce que se sont les prénoms des acteurs jouant les personnages principaux de la série (dont ceux incarnant sa mère, sa fille et lui même).
 
Le rôliste, toujours actif en moi, est choqué : on ne mélange pas le réel, l'irréel voir le surréel. Cela s'applique aussi pour le hors-jeu, le jeu et le méta-jeu et bien sur pour le HRP, le RP et le GP... quoi je vous parle chinois ? Non ! Zhēnshí de, lípŭ de, chāoguò zhēnshí de... Là je vous parle chinois (par contre je suis pas bien sur de ce que je viens de dire car j'ai utilisé reverso et google traduction pour cette superbe blagounette )... Bref l'auteur mélange un peu tout et je trouve ça moche... après,

Ce n'est peut être qu'un détail pour vous
Mais pour moi ça veut dire beaucoup...
(Et votre humble, efficient et dévoué serviteut aurait probablement du s’arrêter là !)

ça veut dire qu'il était flou
heureux de nous laisser dans les choux
quand les réglos faisaient ça proprement
et les rêveurs nous baladaient gentiment
lui il mélangeait un peu tout
bouffant à tout les râteliers
il croyait nous enfumer vous comprenez
...

En tout cas, dédicacer le livre aux personnages fictifs et remercier les personnes réelles en notes de l'auteur à la fin me parait bien plus cohérent. Là tout se mélange, on ne sait plus trop sur quel pied danser.

C'est d'ailleurs ce qui m'a chiffonné dans le premier tome, la confusion : c'est un peu comme dans la série sans l'être tout à fait, personnellement ça m'a donné une "première impression de déjà vu" mais en moins réussie... Peut être est ce le fait que je connaisse bien et apprécie la série et que je voulais retrouver son "ivresse" dans ces pages. Mais évidemment, ce n'est pas le cas, normal : les enquêtes et les personnages de la série ne sont que l'inspiration de l'auteur qui "distille" autre chose à partir de ces éléments, on est dans une fiction inspirée d'une fiction !

Mais au final ça désaltère: objectivement dans le premier tome, l’enquête est correcte, il y a quelques bonnes trouvailles et répliques savoureuses, les personnages sont pas trop mal. Dans le deuxième tome, une fois que je me suis fait une raison à propos des liens entre la série et ces bouquins ça devient un polar normal avec quelques clins d’œil à la série, ça ne révolutionne pas le genre, bien sur, mais c'est lecturable.

les CERTIF

Personnages : comme un air de déjà vu
Univers : connu
Ambiance : légère
Intrigues : correctes
Action : présente
Humour : un peu
Style & Écriture : quelques coquilles

Pour les fans de Castle ou les collectionneurs de polars, les autres ce n'est vraiment pas la peine de vous précipiter.

Série Nikki Heat de Richard Castle chez City Éditions.
On notera : la blagounette avec heat (chaleur en anglais) dans les titres, et l'initiative malheureuse de changer Heat en Hard dans le doublage francais.

En Poche
Vague de chaleur (Heat Wave) ISBN : 978-2-8246-0610-1

En Grand format relié
Mise à nu (Naked Heat) ISBN : 978-2-3528-8715-7
Froid d'enfer (Heat Rises) ISBN : 978-2-3528-8801-7
Cœur de glace (Frozen Heat) ISBN : 978-2-8246-0198-4
Mort brûlante (Deadly Heat) ISBN : 978-2-8246-0358-2
Colère ardente (Raging Heat) ISBN : 978-2-8246-0507-4
Tout feu, tout flamme (Driving Heat) ISBN : 978-2-8246-0652-1

Édith : rien n’arrête le profit, puisque maintenant ils éditent les romans (graphiques ou pas) Derrick Storm, et leur blagounette avec tempête dans le titre, sensés être du même auteur...