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L'Aube de la nuit

"Si partir c'est mourir un peu, mourir c'est définitivement y rester."

Chantal Thomas - Comment supporter sa liberté (1998)

 

L'Aube de la nuit de Peter F. Hamilton
Genre : space opera

 Depuis le temps que votre humble, efficient et dévoué serviteur voyait des bouquins de cet auteur trainer dans toutes librairies et autres FNAC, un jour, il s'est dit : pourquoi pas essayer... Présenté comme le plus long roman de SF jamais écrit, ce qui au final peut se révéler à double tranchant surtout si c'est chiant... mais en l’occurrence ce n'est pas le cas... 

 C'est parfois un peu longuet et toujours entrecoupé d'histoires de culs pas franchement intéressantes, mais c'est la marque de fabrique de l'auteur... Bon expliquer plus de 6000 pages sans divulgacher c'est pas évident, On est donc au 2 croix, vé, 2 bâtons, l'humanité s'est bien développée, bon son berceau est ravagé, sa trop nombreuse population vit dans des cités dômes géantes pour se protéger de l'environnement... Ailleurs c'est un peu mieux, ça colonise à tour de bras, il y a 2 grandes voies qui se distinguent:

-les Adamistes qui utilisent une technologie "classique" (nanotechnologie essentiellement) il représente la majorité des humains et évidement ne sont pas tous d'accord entre eux.

-les Edenistes qui se sont tournés vers les biotechnologies, ce qui leur a permis de devenir télépathe et de développer une sorte de pensée collective, leurs habitats spatiaux, comme leur vaisseaux, sont organiques et donc conscients.

 Grace notamment à l’interdépendance économique, tout ce petit monde est tout même globalement en paix. Le dernier conflit sérieux il y a quelques décennies entre 2 planètes adamistes s'est soldé par l'annihilation pure et simple de l'une d'entre elle et un embargo total et complet de l'autre pour génocide (toujours en place au début du roman). Un contact avec 2 espèces intelligentes extraterrestres a été établi... Bref la vie suit son cours : les gens naissent, font du profit/se font exploiter et meurent c'est le miracle du cycle de l'économie (c'est un peu différent pour les édenistes qui peuvent transférer leur conscience, mais on est pas là pour entrer dans les détails).

 Sauf qu'il y a une couille dans le potage, suite à un incroyable concours de circonstances cosmiques, une "rupture dans le réel" permet aux esprits des défunts de revenir dans notre univers en possédant des personnes toujours vivantes. La personnalité des revenants prend l’ascendant sur celle du corps qu'ils occupent, cette dernière se retrouve donc en quelques sorte prisonnière. Apparemment l’Au-delà c'est pas la fête il vaut mieux profiter  du vaindissy. Nos chers disparus squattent bien décidés à profiter de cette nouvelle vie à ne jamais repartir! Sachant qu'ils sont en plus doués de "pouvoirs magiques" leur permettant entre autre d’altérer la matière (ils trichent un peu c'est une sorte d'illusion améliorée mais ça reste quand même gros bill) et que la technologie a tendance à déconner quand ils sont dans les parages, l'humanité qui ne comprend rien à ce qui se passe et a pour habitude de se reposer sur les merveilleux gadgets que lui a offert la science est très mal barrée...

C'est dans ce contexte à la fois riche et difficile, que nous suivons une foultitude de personnages citons notamment :

Joshua Calvert est le "super" héro de l'histoire avec un sourire et un coup de rein qui les fait toutes craquer, un cul bordé de nouilles, un talent certain pour les affaires et le pilotage.

Louise Kavanagh est la bonasse naïve de service issue d'une famille qui compte mais sur une planète d’arriérés... Elle se retrouve impliquée à son corps défendant mais pas toujours défendu dans cette histoire.

Al Caponne est l'un des "méchant", revenu parmi les vivants, il applique ses bonnes vieilles méthodes pour se bâtir un nouvel empire...

Ione Saldana est la princesse de l'histoire, légèrement nymphomane elle règne sur le seul habitat organique non édeniste Tranquillité. Sauver l'humanité et sa station lui tiennent à cœur.

La biotech et la philosophie edeniste sont vraiment une bonne trouvaille ça compense le coté SF à papa d'autres éléments de l'univers comme la matière noire et les guêpes de combat. Les problématiques fantastico-méthaphysiques auxquelles sont confrontés les personnages me laissent un peu froid, le space opera est un genre qui se suffit à lui même. La fin a un petit de gout de deus ex machina ce qui est un peu rageant pour une série, pardon, un roman aussi long... mais ce n'est pas non plus affreux.

 

les CERTIF

Personnages : Nombreux mais pas tous intéressants
Univers : vaste
Ambiance : mi-héroïque mi-philosophique
Intrigues : multiples mais assez linéaires
Action : pas mal
Humour : pas vraiment
Style & Écriture : rien de notable

Une grande fresque pas forcément intéressante sur tout les tableaux, mais plutôt bien construite et riche, puriste du space opera s'abstenir, amateur de fantastique un peu philosophique voir mystique foncez, les autres c'est comme vous sentez...

L'Aube de la nuit de Peter F. Hamilton chez Pocket

Rupture dans le réel
I   Genèse ISBN 978-2-2661-3025-7
II  Émergence ISBN 978-2-2661-1119-5
III Expansion ISBN 978-2-2661-1120-1

L’Alchimiste du Neutronium
I  Consolidation ISBN 978-2-2661-1948-1
II Conflit ISBN 978-2-2661-2300-6

Le Dieu nu
I  Résistance ISBN 978-2-2661-3357-9
II Révélation ISBN 978-2-2661-3615-0

Édith: Attention, notre humble, efficient et dévoué serviteur nous a donné les références de la réédition, originellement Genèse et Émergence ne sont qu'un seul bouquin intitulé Émergence. Donc bien vérifier son édition afin de ne pas racheter une moitié de livre pour rien ou s’inquiéter inutilement de ne pas avoir lu Genèse.