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Série B.R.P

"La différence entre un bon auteur et un mauvais auteur ?"

Reformulation Anonyme des Inconnus

 

Série B.R.P de Sasha Morange
Genre : Polar

Obligé, une série s'appelant B.R.P, votre humble, efficient et dévoué serviteur se devait d'en lire au moins un titre. En effet, il ne devrait pas vous le dire, mais il fait lui-même partie de la BRP pour des potes... Bon là, il a découvert que c'était en fait la Brigade de Répression du Proxénétisme... Quoi, qui dit que ça revient un peu au même ?

En plus, c’était un volume double donc 2 histoires pour le prix d'une : Filles Invisibles et Hardcore ! Et la première se passait dans le 13ème, une affaire de prostitution et de filière asiatique... Je me dis : génial! Je vais découvrir le triangle d'or de mon enfance (place d'Italie, porte de Choisy, porte d'Ivry) sous un autre jour... Comment résister à des offres si alléchantes? Je ne sais toujours pas et croyez-bien que je le regrette ! Il est fait une fois mention de l'avenue de Choisy et des olympiades et puis c'est tout... un peu décevant pour un fils du Mekong comme moi... Et je n'étais, bien sur, pas au bout de mes peines...


Ce qui fait peur et qui rassure à la fois dans ce bouquin : c'est que Sasha Morange est un pseudonyme pour un collectif d'auteurs, des pointures du Polar parait-il et des officiers de la B.R.P.

Ça fait peur, car, autant le dire tout de suite, c'est vraiment pas terrible, et donc, qu'ils s'y soient mis à plusieurs, vu le résultat, ça craint un peu... Après, cela ne remet pas forcément en cause leurs compétences individuelles, mais pour le travail en équipe, en tout cas, c'est pas gagné... Leur maison d'édition devrait probablement investir dans des stages de team building.

Ça rassure, car on sait maintenant que l'auteur n'est pas schizophrène ou n'a pas de troubles de la mémoire, d'un chapitre sur l'autre, des histoires secondaires sont amorcées mais jamais exploitées:
-il y a le Sasha Morange qui veut nous parler des relations père-fille (mais il a pas souvent voix au chapitre, c'est le cas de le dire)
-celui qui fait une fixette sur la relation un peu ambiguë du héro et de son équipière
-un autre qui essaye toujours de caser une scène de cul dès que c'est à lui d’écrire
...Bref, ça part dans tous les sens et ça n’aboutit nulle part; le seul truc qui soit toujours raccord, ce sont les dialogues qui, à une ou deux reparties près, sont complétement navrants.

Après, qu'il y ait soi-disant des gars du métier dans le collectif, est l'assurance de se faire assommer par des tonnes d'acronymes aussi inutiles qu’inintéressants à connaitre... Mais qui font plus vrai... Le raisonnement doit être le même pour l'utilisation des noms exacts des modèles d'armes (sans donner leur spécificité ou de "détails authentiques" évidemment). Un truc qui m'a fait sourire en parlant de "faire vrai", c'est un passage avec des gilets pare-balles: le héros en sort 2 en plus du sien, de son coffre, genre c'est la fête, et il les file à ses petits camarades. Il est dans un service à haut risque, la répression du proxénétisme où, quand on parle de sortir couvert, on pense plus latex que kevlar... Les policiers qui sont en faction à mon boulot, dans le cadre de vigipirate attentats et qui sont donc "relativement" plus exposés, ben ils ont même pas un gilet par personne. Quand ils sont relevés, ils refilent le gilet à leur remplaçant... ça c'est de l’anecdote authentique sur la police...

Mais bon, passons sur ces questions d'authenticité, c'est du détail! dans une histoire, ce qui importe, c'est que les personnages soient crédibles... Évidemment, là encore, c'est raté:

-La "bombasse" call-girl à mi-temps (uniquement pour entretenir son réseau d'informateurs, bien sûr) sortie d'une vilaine filière de prostitution espagnole, qui prépare le concours d'inspecteur, mais qui est aussi hackeuse de talent et geek sur les bords... Tout en ayant fait des études de littérature - bon, ce dernier point, à la limite d'accord, puisque son nom de famille c'est Feuerbach, ça peut s'assimiler à de la prédestination- mais le reste de son BG c'est du n'importe quoi, déjà il n'y a pas assez de points comme on dit chez moi ! Et ensuite, c'est tellement abracadabrantesque que ça en devient ridicule, à moins, bien sur, qu'elle ne soit la fille cachée de Bernard Lavilliers

Je ne vous parle pas du flic qui voulait être prêtre, ni du héros qu'on surnomme le scud...

Par contre, je vais un peu digresser sur scud puisque c'est une expression pas mal employée ces derniers temps.

Remise dans le contexte: "putain à la réunion Jean Louis il a envoyé un scud à la directrice des ventes: elle est restée scotchée." (sacré Jean Louis j'ai envie de dire).

Donc en gros, un scud, c'est une bonne vanne, ou à la limite une remarque/critique cinglante sauf que le scud c'est un missile, tout moisi, déjà obsolète pendant la première guerre du golf, il y a 25 ans, je vois pas pourquoi on en fait comme ça le truc ultime pour casser les gens, puisque ça revient à dire qu'on lui a balancé un truc merdique à portée réduite et à la précision toute pourrie...

Voila, ça c'est fait, fin de la digression.

les CERTIF

Personnages : Improbables
Univers : Terne
Ambiance : Où ça?
Intrigues : Faible
Action : Un peu
Humour : Tentatives
Style & Écriture : Schizophrénique

Pour ceux qui apprécient le deuxième troisième degré involontaire ?

Série B.R.P de Sasha Morange

Filles invisibles
Hardcore
La filière Thaï
Le réseau Helsinki
Libre échange